Martin Servaz

40 ans, commandant de police judiciaire dans le Sud-Ouest, divorcé, solitaire, un brin misanthrope, père d’une ado rebelle, perfectionniste, habité par un sens de sa mission obsessionnel jusqu’au malsain, est confronté à une société de plus en plus violente et crépusculaire, à ses propres démons et à un mal de plus en plus intimement lié à notre vie quotidienne.

Plus jeune, il voulait devenir écrivain. Il est devenu flic pour pouvoir rouvrir le dossier de la mort de sa mère, après le suicide de son père, mais il ne voit pas la vie et le monde comme un flic : plutôt comme un poète, un philosophe et un survivant.

Peu à l’aise dans le monde d’aujourd’hui, il aime : les livres, les citations latines, la musique classique (celle de Mahler), sa fille ; n’aime pas : l’incompétence, l’injustice, la bêtise, le sport à la télé, la société de consommation, les nouvelles technologies, les cyniques, les arrivistes, les hypocrites, les pourris, les serviles, les menteurs, les donneurs de leçons, la vitesse, les armes à feu…

Des sommets des Pyrénées enfouis sous la neige aux jungles urbaines, des collines boisées du grand Sud-Ouest aux cercles du pouvoir et de la finance, d’un inquiétant institut psychiatrique à une petite ville universitaire qui cultive l’élitisme, l’arrogance et la cruauté, Servaz s’attaque à des criminels hors normes, à des secrets terrifiants, à des forces qui bien souvent le dépassent, sans qu’une seule seconde ses démons intérieurs ne le laissent en paix.

Confronté à des cauchemars pourtant bien réels, il n’hésite pas à plonger corps et âme dans des enquêtes qui le mènent au bord de l’abîme. Car, d’une certaine manière, Servaz, humain, trop humain, s’attaque à bien plus fort que lui.

 

Vincent Espérandieu

30 ans, principal adjoint et ami de Servaz. Bien que dix ans seulement les séparent, Vincent appartient à la génération suivante : celle du multimédia, de la cyberculture, de l’image et du son. Geek, lecteur de mangas et de BD, fan de rock indie, il est marié à la troublante Charlène Espérandieu, vers laquelle Servaz se sent attiré malgré lui. Il est à la fois parfaitement complémentaire et l’exact opposé de son patron, à qui il voue une admiration non dénuée de sens critique et d’humour.

Irène Ziegler

La gendarme lesbienne, motarde et franc-tireuse est à la fois la complice et l’opposée de Servaz : elle aime la vitesse, les sports à risque, n’hésite pas à piloter un hélicoptère ou à faire usage de son arme et a un talent certain pour l’informatique. Comme Servaz, elle est néanmoins torturée par la souffrance d’un monde qui tremble et qui meurt sous leurs yeux – et, tout comme lui, elle possède un passé douloureux.

Cathy d’Humières

Procureur, la cinquantaine. Compétente, communicante, férue d’astrologie, femme à poigne, soutient généralement les initiatives de Servaz qu’elle défend à plusieurs reprises, même lorsque celui-ci est mis en cause par sa hiérarchie.

Margot Servaz

Fille de Martin. Dix-sept ans dans « Glacé », où elle a une liaison avec un homme marié de l’âge de son père. Adepte de tatouages, de piercings et de blousons en cuir, elle entretient avec Servaz une relation mi-complice mi-conflictuelle. Cependant, elle suit, à sa manière, les traces de celui-ci, car elle est non seulement brillante mais elle partage aussi son goût immodéré pour les livres et la littérature.

Samira Cheung

Nouvelle recrue de la brigade, la Franco-Sino-Marocaine (Chinoise par son père, Franco-Marocaine par sa mère) est excentrique, impulsive, intelligente et anticonformiste. Comme Vincent, elle incarne une nouvelle génération d’enquêteurs. Dotée d’un physique atypique (un visage extraordinairement laid sur un corps parfait), elle a un penchant pour les arrangements vestimentaires les plus improbables et un tempérament volcanique.

Julian Hirtmann

L’ancien procureur de Genève a assassiné sa femme et l’amant de celle-ci par une nuit d’orage dans sa villa des bords du Léman, où il donnait régulièrement des orgies pour la bonne société locale. A cette occasion, la police suisse a découvert en fouillant ses dossiers qu’elle avait affaire à l’un des plus redoutables tueurs en série de l’ère moderne. Le Suisse est un pur prédateur. Dans les couloirs rouges de son esprit, il y a maintes portes. L’une ouvre sur la crypte où est conservé le souvenir des quarante femmes qu’il a assassinées, d’une deuxième s’élève la musique de Mahler, et plus particulièrement celle des Kindertotenlieder (« les Chants pour des Enfants morts ») qu’il écoutait le jour où il a tué son épouse. Bizarrement, il partage cette passion pour la musique du compositeur autrichien avec Servaz lui-même. Cette passion commune va d’ailleurs l’inciter à s’intéresser de plus en plus au policier et aux siens, au grand dam de ce dernier. Ailleurs, c’est une cellule semblable à celle qu’il occupe à l’Institut Wargnier – couloirs glaciaux, verrous qui claquent, neige et froid derrière les carreaux… Le mal n’est pas compris – il est juste craint ou haï. Aussi, l’esprit de Hirtmann est-il de ces labyrinthes où l’on ne s’aventure qu’à regret.